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Le réalisateur sera sans doute surpris d’apprendre que l’on peut déceler dans son film des similitudes entre sa propre quête et celle du danseur. C’est la recherche de l’image parfaite pour l’un et le geste parfait pour l’autre. Avant d’entamer cette aventure double, il fallait qu’en amont, les deux hommes partagent une vraie complicité, une relation de confiance absolue qui leur permet de rentrer ensemble dans l’intimité du danseur terrassé par un terrible accident. Tel Icare, Steven McRae, à force de vouloir côtoyer les dieux tentera le saut de trop, celui qui le précipitera au sol en peine représentation devant 2500 spectateurs au Royal Ballet de Londres. Rejoindre les dieux pour mieux partager son art et ainsi en quelque sorte transformer la vie du spectateur, vision exaltante s’il en est, exprimée par l’artiste. Le prix à payer pour ce corps meurtri par trop de danse, trop de spectacles, trop de médicaments aussi pour masquer les douleurs et danser coûte que coûte. Plus vite, plus haut, plus fort. A la devise Olympique faut-il rajouter « plus sain » et protéger les athlètes de haut niveau.

Nous assistons aux joies, aux peines, aux larmes du danseur et de son entourage associées à cette lente reconstruction d’un corps meurtri. Il faut insister sur la présence indéfectible de son équipe, soigneurs, physiothérapeutes, coachs, professeurs de danse et j’en passe, ainsi que de sa famille, socle sur lequel le danseur prend appui.

La présence parmi les spectateurs de quelques danseurs et d’une professeure de danse a largement contribué à enrichir le débat, Stéphane Carrel répondant à toutes nos questions. Mille mercis.