Archive Avril 2024

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Avril 2024

Affiche du film "Yurt"
Affiche du film "Yurt"
  • Yurt

3 avril 2024 en salle / 1h 56min / Drame
De Nehir Tuna
Par Nehir Tuna
Avec Doğa Karakaş, Can Bartu Aslan, Ozan Çelik
3 avril 2024 en salle / 1h 56min / Drame
De Nehir Tuna
Par Nehir Tuna
Avec Doğa Karakaş, Can Bartu Aslan, Ozan Çelik
Synopsis :

Turquie, 1996. Ahmet, 14 ans, est dévasté lorsque sa famille l’envoie dans un pensionnat religieux (Yurt). Pour son père récemment converti, c’est un chemin vers la rédemption et la pureté. Pour lui, c’est un cauchemar. Le jour, il fréquente une école privée laïque et nationaliste ; le soir, il retrouve son dortoir surpeuplé, les longues heures d’études coraniques et les brimades.

Mais grâce à son amitié avec un autre pensionnaire, Ahmet défie les règles strictes de ce système, qui ne vise qu’à embrigader la jeunesse.

 

Compte rendu de la séance

John

« Qui est le plus grand, Atatürk ou Dieu ? »

Ces paroles placées dans la bouche d’un jeune enfant observant une cérémonie devant une académie pour familles riches situent bien la problématique du film. Nous avons d’un côté Ahmet qui fréquente une école privée laïque et nationaliste dans laquelle chaque vie est un don pour la Turquie, de l’autre une Turquie secouée par les protestations de la population dans des émeutes contre le pouvoir en place et l’islamisation de la société.

Pétris de valeurs capitalistes, les élèves semblent passer leur temps à apprendre l’anglais, langue des affaires. Comme Kerim son père, Ahmet, serrant dans sa main la pièce d’or grecque ancienne que son oncle « fou » lui a donné, pourra faire carrière. Pièce par ailleurs extraite d’une fouille illégale et symbole de la corruption omniprésente.

Kerim veut à tout prix que son fils soit un « pur », éduqué dans la bonne voie afin d’atteindre la lumière de Dieu, un serviteur du Coran. A ces fins, il l’envoie dans un pensionnat coranique. Ahmet, le riche bizut souffrira des brimades de ses acolytes plutôt issus de milieux pauvres. Il subira les foudres d’un directeur d’études sadique et pervers. Un régime presque carcéral et militaire comprenant châtiments corporels et un véritable lavage de cerveau conduira vers le paradis sur terre où l’ego, foyer de toutes les passions et pulsions diaboliques, sera étouffé.

Ahmet « à qui Dieu ne parle pas » trouvera un ami et mentor, Hakan, et c’est ainsi que tous les deux résisteront. Ils rêveront ensemble d’un futur où ils seront libres, rêve sans doute d’une Turquie nouvelle.

En parallèle, Ahmet tombera amoureux de Sevinç, nouvelle élève, et rêvera simultanément de devenir homme, quitte à brûler dans les feux éternels de l’enfer promis par le pensionnat. « Je suis au début d’un chemin, je suis dans un rêve » dit-il. Le film indiquera ce cheminement avec le passage du noir et blanc à la couleur. Rêve ou cauchemar, les interprétations des spectateurs étaient comme d’habitude divergentes.

À vous de faire votre propre opinion …