Archive avril 2025

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avril 2025

Affiche du film "Luttopia"
Affiche du film "Luttopia"
  • Luttopia

1h 20min | Documentaire
De Guillaume Tricard
Par Simon Baïchou-Rose, Guillaume Tricard

1h 20min | Documentaire
De Guillaume Tricard
Par Simon Baïchou-Rose, Guillaume Tricard

Synopsis :

Montpellier, septembre 2020 : Luttopia, un squat situé dans le gigantesque bâtiment des anciennes archives, occupé depuis 6 ans, est menacé d’expulsion. Entre ses murs, plus de 200 résidents issus de la rue, des migrations, des accidents de la vie. Gwen et Jo, figures de proue du collectif, mobilisent tous leurs soutiens pour protéger les hébergés d’un retour au sans-abrisme. À travers 6 mois d’une bataille intense pendant l’année de la pandémie, entre négociations institutionnelles, mobilisations militantes et vie quotidienne, le film dresse un portrait humain et sans concession de tous les acteurs concernés : bénévoles des associations, représentants des pouvoirs publics et habitants invisibles.

« Luttopia » interroge la question du mal-logement en explorant la solidarité qui naît dans l’urgence, tout en offrant une réflexion profonde sur l’exclusion et les fractures sociales de notre époque.

Compte rendu de la séance

John

DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME

ARTICLE 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

ARTICLE 14
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. 2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies

ARTICLE 22
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.

Article. 23
NATIONS UNIES 1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. 2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. 3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. 4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

ARTICLE 25
1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. 2. La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

 

Nul besoin de citer davantage d’articles pour situer le propos du film documentaire vu hier soir en présence du réalisateur et scénariste. Quelle est la responsabilité de l’Etat dans son « obligation » de fournir à tout un chacun un logement digne de ce nom? Car en l’absence d’une réponse satisfaisante c’est dans un premier temps un collectif anarchiste et dans un deuxième temps une association qui offrira gîte et couvert à deux cents personnes sans logement. En majorité des immigrés sans papier seuls ou en famille et des SDF, soutenus à bout de bras par Gwen et Jo, infatigables militants de l’association. Quant l’expulsion devient déménagement c’est le branle-bas de combat. En attendant il faut trouver un dentiste, un médecin, assurer la scolarité des enfants, s’entretenir avec une assistante sociale, assurer une alimentation équilibrée, assurer la sécurité des bâtiments, d’anciennes Archives Départementales, 4000 mètres carrés plus un vaste parc situé au centre de Montpellier.

Le film étant terminé en 2021 il était très intéressant de faire appel à Maître Morelle pour connaître les nouvelles lois en ce qui concerne les migrants. Un seul mot revient à sa bouche « l’hypocrisie ». Demander à un sans papiers de trouver du travail quand un patron potentiel pourra être poursuivi pour travail dissimulé. Sans papiers, sans travail (quoique la plupart des personnes du centre Luttopia travaillent dans la clandestinité) comment ouvrir des portes pour « apprendre, pour avancer » c’est ainsi que Salo s’exprime , lui qui n’aime pas demander de l’aide. Devenir héros de la nation pour obtenir le droit de rester en France ? Quelle honte !

On ne demande qu’une vie normale pas un labyrinthe fait d’impasses, un 115 débordé, un apprentissage accepté puis refusé en évoquant une erreur administrative. La vie d’une personne, d’une famille ne se résume pas à une erreur administrative. Trouvons des passerelles, sortons des archives pour regarder vers le futur, faisons de la prospective, prenons de la hauteur, mettons nous à leur place. Nous sommes tous des étrangers, tous des migrants. Nous ne sommes pas des sauvages.