John

Je me souviens très souvent de mes rêves dans lesquels je voyage énormément. Cette nuit je pilotais un petit voilier au ras de l’eau sur une mer d’huile. A bord quelques passagers non-identifiés, une météo au beau fixe. Instinctivement j’ai trouvé mon cap et un vent arrière favorable nous faisait avancer sans peine vers une destination qui m’était inconnue. Nulle crainte des obstacles flottants éventuellement croisés pouvant me barrer la route, ma trajectoire était limpide, sans pause, sans arrêt . Ni monstre marin ni tempête à l’horizon, aucune vague scélérate envisageable. Un présent des plus agréables, seul grain de sel, cet avenir imprévisible avec une destination et un destin que j’ignorais.

Cette métaphore maritime me permet d’évoquer ce premier film d’Iris Kaltenbäck sans livrer des détails du scénario qui vous priveraient du plaisir de la découverte. Disons simplement que nous avons affaire à des trajectoires de vie qui s’entrechoquent par choix ou par le plus grand des hasards. Des trajectoires qui vont s’imbriquer les unes dans les autres pour provoquer des chocs d’une force inouïe.

La réalisatrice met la pression dès les premières images avec de très gros plans qui submergent le spectateur, elle maintient la tension tout au long du film avec un scénario saupoudré de temps forts et inattendus. C’est un véritable thriller dans lequel le spectateur imagine le pire à divers moments, je n’en dirai pas plus .

Un débat qui parlait de la maternité dans son acception occidentale par contraste avec une vision sub-saharienne des relations entre mères et enfants. Le public a apprécié les soubresauts crédibles de l’intrigue, avec un personnage central qui est restée énigmatique, diverses interprétations étant proposées par la salle. Par contre il y avait l’unanimité quant à la réussite de cette réalisation.

Je n’ai rien dévoilé comme promis, je reprends la barre pour me diriger vers de nouvelles histoires, notamment « Une Vie » que je veux voir ce soir.