Edwige

Un film plein de sensibilité et de couleur qui évoque avec subtilité plusieurs sujets complexes :
– Un amour maternel et fusionnel affranchi des liens du sang.
– Le sacrifice des femmes qui laissent leurs propres enfants au pays pour venir travailler en France et élever les enfants des autres.

Ce film est tourné à hauteur d’enfant, cette petite Cléo, magnifiquement interprétée, au visage à la fois poupin et adulte avec un regard noir et myope derrière de grandes lunettes. Des animations ponctuent le film illustrant les événements et accentuant les sentiments, notamment la scène de colin-maillard avec l’angoisse de perdre une mère.

Ce film a aussi en pointillé une dimension politique en dénonçant les situations des hommes et femmes obligés de quitter leur pays dans des conditions souvent dangereuses et de laisser leur famille. Arrivée en vacances dans le pays de sa nounou, Cléo est confrontée à la rancœur et à la jalousie des enfants de Gloria et en même temps, elle découvre avec une belle curiosité une autre culture.

Regardant les photos de souvenir de Gloria, elle lui dit « je n’ai de souvenir qu’avec toi ». Cet été est pour elle une étape décisive au cours de laquelle elle sera obligée de sortir de sa cellule protectrice et de s’ouvrir aux autres. L’arrivée du bébé de la fille aînée de Gloria bousculera mais aussi remettra de l’ordre dans cette situation où chacune et chacun a du mal à trouver sa place.

Gloria, expliquant à Cléo qu’elles vont devoir se séparer, dit « Il faut se quitter et être heureux ». Vont elles y parvenir ? Vont-elles se séparer en donnant du sens à leur histoire ? Cléo franchira-t-elle ce pas lui permettant de se constituer ses propres souvenirs ?

Tous les spectacteurs – grands et petits – ont apprécié ce film et certainement trouvé une réponse à cette question.