John

« Je suis innocent parce que je suis innocent »

Est-ce cette parole de Pierre Goldman qui l’a finalement innocenté, cette vérité absolue pour lui, irréfutable, chevillée au corps ? Bien évidemment d’autres arguments ont été proposés par ses avocats dans une joute verbale de deux heures, un huis clos d’une grande intensité.

Les spectateurs ont apprécié le film pour son rythme et sa capacité de nous captiver. Nous apprendrons tout sur la vie de Goldman, sauf certains détails intimes qu’il refusera de dévoiler. Nous n’apprendrons rien sur les témoins et leur capacité de se rappeler des faits, tout semble s’embrouiller dans un épais nuage d’incertitudes. On a trouvé rapidement le coupable idéal, braqueur, révolutionnaire, juif. Un « présumé coupable » parfait. Le papillon est épinglé, peu importe la faiblesse des arguments de ses accusateurs.

On notera que le film n’est pas le verbatim du procès comme ce fut le cas dans le film « Reality » que nous avons projeté il y a quelques semaines, c’est une œuvre de fiction basée sur des faits réels. Une adhérente de l’association nous a signalé par ailleurs que la compagne de Pierre Goldman, dans un article du journal « Le Monde » paru cette semaine, déclare qu’elle st très fâchée de voir une actrice jouer son rôle dans le film, puisque à l’époque elle n’était pas présente au procès.

Curieuse coïncidence, on passe le film le même jour que l’on apprend que la révision du procès Mis et Thiennot est enfin acceptée. Eux aussi étaient les parfaits coupables honteusement torturés pour obtenir des aveux totalement sans fondement. La justice croyait avoir dit son dernier mot jusqu’à hier.