John

    POUVOIR ? Le pouvoir d’un régime théocratique; un monde qui change devant un Dieu et une loi divine  aveugle et inflexible. Régime basé sur une pyramide de la peur où la délation règne et où, tout un chacun est un ennemi potentiel.

  Avec sa promotion, Iman est invité à signer des mandats d’exécution, des centaines par jour, sans avoir le temps de lire les dossiers des prévenus, tous supposés opposants au régime. C’est un vrai cas de conscience pour Iman et pourtant , il va se renier et accepter avec une sorte de fascination morbide, l’attribut de son nouveau statut, un revolver. Peu à peu apparaîtra la fascination de Najmet sa femme pour cette même arme et les avantages liés à la promotion de son mari, un appartement plus grand, un lave-vaisselle …..

      Rasoulof nous propose un film en jeu de miroir, un face à face dans un huis-clos familial qui se coupera  presque totalement du monde extérieur, cette société iranienne extérieure en ébullition, notamment avec le mouvement FEMMES VIE LIBERTE. Une famille presque isolée du monde et pourtant des photos et des vidéos s’infiltrent par le biais des réseaux sociaux, et peu à peu les filles , Servan  et Sana vont s’opposer à leur père,  à son passé toujours secret. Des réseaux sociaux qui servent à la fois comme outil de liberté d’expression et au même temps d’outil d’oppression. Sana et Servan rejointes par leur mère, les « graines du figuier sauvage » réclament leur liberté en s’opposant à Dieu, à leurs risques et périls. Rasoulof prend clairement sa caméra pour filmer et filmer encore, ce n’est pas  la caméra des confessions extorquées aux opposants, c’est celle d’un homme libre qui se bat ,avec ses outils, pour la liberté dans son pays.