Archive Mars 2024

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Mars 2024

  • Les lueurs d’Aden

31 janvier 2024 en salle | 1h 31min | Drame
De Amr Gamal
Par Amr Gamal, Mazen Refaat
Avec Khaled Hamdan, Abeer Mohammed, Samah Alamrani
Titre original Al Murhaqoon

31 janvier 2024 en salle | 1h 31min | Drame
De Amr Gamal
Par Amr Gamal, Mazen Refaat
Avec Khaled Hamdan, Abeer Mohammed, Samah Alamrani
Titre original Al Murhaqoon

Synopsis :

Isra’a vit avec son mari Ahmed et ses trois enfants dans le vieux port de la ville d’Aden, au sud du Yémen. Leur vie quotidienne est rythmée par les effets de la guerre civile : contrôles militaires dans les rues, pannes de courant fréquentes, et rationnement de l’eau. Ahmed, qui travaillait pour la télévision, a dû quitter son poste à la suite de nombreux salaires impayés, pour devenir chauffeur. Ils ont à peine de quoi offrir à leurs enfants une vie normale et une bonne éducation.

Quand Isra’a apprend qu’elle est à nouveau enceinte, le couple doit faire face à une nouvelle crise. Ils savent tous les deux qu’ils ne peuvent pas se permettre un quatrième enfant, d’autant qu’ils doivent déménager dans un logement moins cher et qu’il faut payer les frais d’inscription d’école. Ensemble, ils décident d’avorter. Une amie médecin va peut-être les aider…

Compte rendu de la séance

John

Une amie médecin va peut-être les aider mais ses convictions religieuses lui dictent que chaque enfant est un don de dieu et que le fœtus est un enfant depuis la date de sa conception. Déchirée entre sa foi et son amitié profonde pour Isra’a elle tarde à intervenir et ses hésitations font que la date est dépassée et que l’intervention d’une faiseuse d’anges, avec les dangers que cela comporte, menace. La loi du pays permet une IVG jusqu’au cent vingtième jour,

Drôle de coïncidence de programmer ce film au moment où le droit à l’IVG est enfin inscrit en France dans la constitution. Une spectatrice a rappelé que c’était loin d’être facile d’avorter chez nous il y a pas si longtemps et qu’il ne fallait surtout pas oublier le combat des femmes pour obtenir ce droit.

Ce qui est raconté dans le film est basé sur une histoire vraie qui s’est déroulée en 2019 en pleine guerre civile, le film étant tourné en 2021 .C’est le premier long-métrage yéménite de fiction projeté en Europe.

Le titre anglais du film « The Burdened » évoque « un fardeau » et fait sans doute référence à cette grossesse non désirée.. « Les Lueurs d’Aden » comme titre est plus difficile à comprendre à moins qu’il s’agisse de symboliser un futur meilleur pour ce magnifique pays décrit par un de nos adhérents, présent hier soir et qui a visité Le Yémen trois fois. Il a pu nous révéler maints détails qui nous auraient échappé autrement.

La dernière scène montre les trois enfants d’Isra’a et Ahmed se rendant à l’école pour la rentrée des classes. Le petit dernier a un objectif très précis en y allant. Il veut conjuguer les pouvoirs de Spiderman et Superman pour être le plus fort, il faudra bien des super-pouvoirs pour redresser ce pays exsangue.

 

On retrouve des « lueurs » dans le reportage suivant.

REPORTAGE « Le Monde » et « La Croix » le 14/04/2023

Explication
Une délégation saoudienne envoyée dans la capitale du Yémen pour négocier une trêve avec les rebelles houthistes est revenue vendredi 14 avril en promettant de nouveaux pourparlers. La reprise du dialogue permet d’espérer un terme à un conflit long de plus de huit ans, ayant fait des centaines de milliers de victimes.
Une lumière au fond du tunnel ? Une vaste opération d’échange de prisonniers a commencé vendredi 14 avril au Yémen entre camps ennemis, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge, à l’heure où l’Arabie saoudite cherche activement à négocier une trêve avec les rebelles. Deux lueurs d’espoir pour le pays, ravagé par une guerre fratricide depuis plus de huit ans.
Une guerre civile fratricide
À l’été 2014, des manifestations qui dégénèrent et des combats opposent les rebelles houthistes au gouvernement à Sanaa. Issus des régions montagneuses enclavées du nord-ouest du Yémen, les houthistes, pauvres, représentant un tiers de la population yéménite, se sentent marginalisés depuis des décennies en matière politique, économique et religieuse. Ils se réclament du zaïdisme, une branche du chiisme, tandis que la majorité de la population yéménite est de confession sunnite. Dans ce qui s’apparente à une insurrection tribale contre le pouvoir central, les houthistes prennent les armes et entrent dans Sanaa en septembre 2014. Ils renversent en janvier 2015 le président Abd Rabbo Mansour Hadi qui fuit à Aden, prennent possession du palais présidentiel et implantent un Comité révolutionnaire.

Dans ce qui s’apparente à une insurrection tribale contre le pouvoir central, les houthistes prennent les armes et entrent dans Sanaa en septembre 2014. Ils renversent en janvier 2015 le président Abd Rabbo Mansour Hadi qui fuit à Aden, prennent possession du palais présidentiel et implantent un Comité révolutionnaire. La pire crise humanitaire au monde
Depuis huit années de combats, l’ONU estime à près de 380 000 le nombre de victimes. Fin 2021, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) indique que 150 000 personnes ont été tuées dans les combats et 227 000 autres sont mortes de conséquences indirectes du conflit, comme le manque d’eau potable, la faim et les maladies. La majorité des victimes indirectes sont des enfants de moins de 5 ans, leurs organismes étant « particulièrement vulnérables à la malnutrition et la sous-nutrition ».